InMedio

La Vérité est au Milieu. Mais pas trop.

Vendredi 9 septembre 2011 à 12:11

Petites histoires

 J'inaugure aujourd'hui une nouvelle
catégorie d'article : les Petites histoires.
Pour faire simple, ce sont des
apologues à but non lucratifs
basés sur l'inspiration rapide
et la célérité d'une intuition à vif.
Cependant, je n'en écrirai jamais
directement la morale afin de vous
laisser cogiter à souhaits
sur cette petite prose.

Bonne lecture !

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On m'a un jour raconté l'histoire d'un homme habité de toutes les qualités, mais qu'un mal mystérieux et incurable rongeait. Il aimait tout et tous l'aimaient. Ce qu'il préférait néanmoins c'était fumer un de ses gros cigares odorants en lisant d'énormes volumes "pour faire savant", disait-dit.


On m'a dit que c'est il y a quelques jours, dans un de ces soirs où l'on ne sait pas très bien s'il fait frais ou s'il fait froid, qu'il nous a quittés. Sa femme avait toujours souhaité et souvent insisté qu'un médecin s'occupât de lui, mais il refusait, disant que ce mal incurable, c'était la Vie elle-même... 


Il nous a quittés, seul, dans le meilleur fauteuil en cuir de sa grande bibliothèque, un cigare à peine terminé, une oeuvre de Sartre, un philosophe français, à peine commencée...


Le titre ?


La Nausée.

Inmedio

Mercredi 17 août 2011 à 0:33

Pensées d'autrui

On est vraiment mal tombés, les gars.
En résumé :

Blaise Pascal : l'Homme est une merde qui part à la chasse pour oublier qu'il va mourir.

Samuel Beckett : l'Homme est une merde qui fait du théâtre pour oublier qu'il va mourir.

Charles Darwin : l'Homme est une merde, oui : mais une merde évoluée !

Jean-Paul Sartre : l'Homme est une merde, mais au moins c'est lui qui l'a décidé.

Simone de Beauvoir : les hommes sont des merdes par rapport à nous.

Charles De Gaulle : l'Homme est une merde. Sauf moi.

Nicolas Hulot : pour préserver sa planète, l'Homme doit arrêter de faire de la merde.

Victor Hugo : l'Homme est une merde. Point.

John Frusciante : La drogue c'est de la merde.

Pierre Desproges : Le cancer c'est drôlement de la merde.

Amy Winehouse : L'alcool c'est de la merde. (J'aurais du m'en douter...)

Michel Vaujour : La prison c'est de la merde.

Jésus : Tes clous, là, c'est de la merde !

La Mouche : Bah c'est bon la merde, pourtant...

Chuck Norris : l'Homme est une merde, mais fallait pas me chercher. 

Dieu : Bon d'accord, sept jours c'était court, j'ai merdé.



(si vous avez d'autres suggestions je serais ravi de les ajouter avec votre pseudonyme de commentaire !)

Mardi 16 août 2011 à 17:10

Pensées d'autrui

 124
Divertissement.
Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser.
Nonobstant ces misères il veut être heureux et ne veut être qu'heureux, et ne peut ne vouloir pas l'être.
Mais comment s'y prendra-t-il ? Il faudrait pour bien faire qu'il se rendît immortel, mais ne le pouvant il s'est avisé de s'empêcher d'y penser.

 129
Divertissement.
On charge les hommes dès l'enfance du soin de leur honneur, de leur bien, de leurs amis, et encore du bien et de l'honneur de leurs amis, on les accable d'affaires, de l'apprentissage des langues et d'exercices, et on leur fait entendre qu'ils ne sauraient être heureux sans que leur santé, leur honneur, leur fortune et celles de leurs amis soient en bon état, et qu'une seule chose qui manque les rendra malheureux. Ainsi on leur donne des charges et des affaires qui les font tracasser dès la pointe du jour.
- Voilà, direz-vous, une étrange manière de les rendre heureux ; que pourrait-on faire de mieux pour les rendre malheureux ?
- Comment ? Ce qu'on pourrait faire ? Il ne faudrait que leur ôter tous ces soins, car alors ils se verraient, ils penseraient à ce qu'ils sont, d'où ils viennent, où ils vont, et ainsi on ne peut trop les occuper et les détourner. Et c'est pourquoi, après leur avoir préparé tant d'affaires, s'ils ont quelque temps de relâche, on leur conseille de l'employer à se divertir, à jouer, et s'occuper toujours entiers.

Vendredi 12 août 2011 à 13:03

Pensées

 Dans un monde idéal, tout en haut de la montagne, les champignons se trouvent et se cuisent tout seuls.

Pas besoin de les préparer, suffit de les cueillir et de les manger.

Dans un monde idéal, tout en haut de la montagne, il fait toujours beau et chaud.

Dans l’idéal, on ne part pas à la montagne à l’improviste, on emporte de quoi faire face à la nature encore vierge. La nature, elle, n’a rien préparé pour éviter son viol. À croire qu’elle aime ça.





 

Donc : direction le marchand d’accessoires sportifs en tous genres.

Histoire de se payer une bonne grosse survie dans les dénivelés ronds et inhabités de l’Auvergne profonde !

 

C’est comme une immense épicerie où sont vendus - triés - des bicyclettes de compétition, des paniers de basket, des ballons de foot, des clubs de golf, des chaussettes de tennis, des slips de curling et des tentes de toutes tailles, à la grande différence qu’une masse considérable d’ennuyés chroniques campe littéralement dans ce genre de magasin afin d’user et d’abuser des jeux divers et variés mis à disposition du grand public afin de faire un essai avant d’avoir à se décider d’acheter ce magnifique ballon de football dédicacé sur un coup de tête. Ils vont, viennent, courent, batifolent, chutent, se relèvent, recommencent ; sans se soucier de ce qui peut se trouver devant, sous, sur ou entre les chaussures plus tellement neuves qui se font violemment essayer depuis une bonne demi-heure. 

On les vire à l’heure de la fermeture, mais on sait pertinemment qu’il reviendront demain dès l’aube pour terminer ce fameux tournoi de ping-pong commencé dans la matinée. Ces gens n’achètent le matériel qu’une fois détruit et/ou invendablement usé, lequel ne passera ni par la case « avez-vous la carte de fidélité ? », ni par la case « comment diable vais-je caser tout ça dans le coffre de la pauvre Clio de ma femme ? » ce qui est rudement pratique pour le magasin. (Il fallait bien que quelqu’un le dise.)

L’idéal, ce serait de venir prendre ce dont on a besoin pour randonner, de payer ce qu’il faut pour randonner, de partir randonner, de ne pas hésiter entre le pantalon marron clair ou marron foncé, ne pas cogiter inconsidérément sur la taille de la lampe à dynamo, celle qui est à la maison, quand la carte de fidélité demande si vous avez vu la caissière.

Toujours est-il que la réalité depuis un moment a pris tellement de distance avec l’idéal que rien de tel pour recoller les morceaux qu’une randonnée qui va bien.





 

La randonnée c’est l’idéal : ça n’a pas d’autre but que de marcher devant soi. 

Quand on part en randonnée on ne part pas quelque part. On part. C’est l’idéal parce qu’on est seul sous les arbres majestueux mais sur le tapis de feuilles et de branches toutes aussi mortes les unes que les autres : pile entre les deux en fait. Les arbres nous écrasent, écrasons leurs feuilles.

Quand la moindre loi est abolie par la solitude du voyage, quand la civilisation pétaradante a un écho frissonnant qui remonte l’échine de la vallée, parcours la moindre courbe de la Terre pour rappeler à une oreille qu’elle est juste à côté, l’idéal aussi est juste à coté.





 

Dans un monde idéal, la randonnée serait permanente, sans retour social. 

On se perdrait totalement dans les montagnes (ou les volcans, mais qu’est-ce que ça peut bien foutre ?) de l’Auvergne profonde.

 

Dans un monde idéal, tout en haut de la montagne, on n’est ni mort de faim, ni tenté de manger les champignons crus sans prendre la peine de les arracher, ni mort de froid, ni tenté de creuser un terrier dans la terre chauffée toute la sainte journée par le soleil pour espérer au moins tenir cette nuit.

 

Dans un monde idéal, tout en haut de la montagne, mon téléphone, il a toujours du réseau.

Vendredi 12 août 2011 à 12:50

Pensées

 

 

 

Si lire vous fout autant la frousse que traverser un précipice de huit cent mètres de fond  sur une simple poutre à dos de girafe - je précise que l’exemple de la girafe a été retenu grâce au fait qu’elle est un des rares animaux à marcher à l’amble, et a donc une démarche qui tangue, et non pas parce qu’elle a un long cou (D’ailleurs, on en a quoi à faire de son cou puisqu’on est monté sur son dos ?). Bref, si la lecture vous donne le vertige très très fort, si rien que la simple évocation de l’écriture vous fait faire sous vous, s’il ne faut pas non plus compter sur vous pour calculer quoi que ce soit tant votre aversion pour le chiffre est grande, cet ouvrage est bel et bien fait pour vous !

 

 

La première chose à faire, c’est que si vous avez eu le courage d’atteindre ce deuxième paragraphe - en lisant ou non le premier - c’est de bien vouloir rester en confiance. Maintenant vous pouvez vous écarter, respirer, arrêter de convulser, et laisser la responsabilité de la lecture à un passionné : il lira tout sans problème et vous n’y passerez finalement pas vos quinze jours de congé, croyez-moi. Merci. 

 

 

Enfin un lecteur, un vrai. (Vous n’êtes pas obligé de lire ce paragraphe et les futures notes entre parenthèses à voix haute, cela pourrait fâcher votre auditeur avec l’auteur : moi. Et c’est bien la dernière chose que je souhaite.) Sachez qu’il ne faut pas lui lire les mots trop lentement, car il risque de vous prendre pour un débile qui ne sait pas lire. Ne lisez cependant pas trop vite non plus : l’oreille humaine ordinaire « entend » certes beaucoup de signes à la minute mais n’en « comprend » que beaucoup moins. Sa lecture n’en sera que plus confortable !


 

 

Première partie : Le langage phonétique

 

 

C’est une chose bien évidente : nous émettons des sons quand nous parlons afin de nous faire comprendre par les autres, et ils font de même dans le but, eux aussi, de se faire comprendre (les évidences sont tout de même importantes à rappeler. Ne vous moquez pas : c’est vexant.), et nous avons depuis longtemps retranscrit ces sons dans un langage phonétique universel qui est bien pratique, il faut l’avouer. Par ex.. (hmm non, en fait je voulais parler des dictionnaires mais il est encore bien trop tôt pour plonger dans les abysses...) Hum. Par exemple prenez ces jeunes qui s’envoient des tonnes de coups de pouce par l’onde satellite. Si nous nous penchons légèrement sur ce mode de retranscription de la langue, nous croirions à des résidus de codes britanniques de 1944 : « Slt T ou? on sfè 1 bouf O mcdo ? osef 2 linTro 2 frenC 2m1 xd » et les réponses, non moins empreintes de mystères exotiques : « Ben nn jsui ac ma Bsta é on fè tro D foto 2 ouf mdr » « a oué ok dacor » « oui b1 dsl 2 te D se voir 1.. C nul mcdo tfasson ! @+ ».

 

 

Je voudrais pas paraître lourd mais ce type d’écriture est simple uniquement dans les apparences, ne vous y trompez pas : si on s’y penche plus attentivement, des tas de règles s’y instaurent pour recréer la langue et se l’approprier ! Je vous fait grâce de la version anglaise, de la version geek, de la version russe et surtout de la version amérindienne à base de feux de brindilles complètement à l’arrache, je vous raconte pas, c’est ni fait ni à refaire.


 

 

Le langage phonétique a donc été victime d’une grande erreur sémantique, ce qui expl, ça complique tout, en fin de compte ! Ni l’auteur ni le lecteur ne peuvent se comprendre totalement s’il n’ont pas de règles communes. Le premier cri d’espoir de cet ouvrage sera donc : « Tout, mais pas le langage phonétique ! »
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La deuxième partie pourra traiter des problèmes d’analphabétisme dans le monde entier,
la plaie que ces gens représentent, le couteau-dans-la-plaie-qui-voudrait remuer, le ministè...
et moi le désinfectant. Hmm, cette métaphore filée est très intéressante : à travailler. ...

 



 

La troisième partie sera bien sûr la suite logique de la deuxième : la to ...

des populations ne maîtrisant pas la lecture ni l’écriture. Pour cel ...

afin de continuer dans les pas de nos prédécesseurs tout en ne ...

les faits. Personne d’autre que les concernés ne doit sav ...

condamnations. 

Ces populations se remarquent normalement ass...

une fois terminée. Ce qui sera difficile concer...

pas une mince affaire, c’est à dire à ne ...

passera comme prévu, sans débord ...

notre but.

 

On n’a rien sans r...

mes frères ! N ...

 

Mer ...

 

 

Notes privées

 concernant un projet destiné

 aux anala.. alaph..anphla...

 A - NAL- PHA - BÈ -TES. 

Analphabètes. 

Deux pages manuscrites retrouvées d’un fond de 

tiroir de bureau en rangeant, 

à la date d’aujourd’hui, 17h48.
 

 

 

Nb : la première page semble déjà rédigée,

 

 

la deuxième page, au brouillon est déchirée, 

 

 

il ne reste que le coin supérieur gauche.


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