InMedio

La Vérité est au Milieu. Mais pas trop.

Mardi 4 octobre 2011 à 20:12

Pensées

Bon. Les langues.

Grand mot, ça, tiens, la "langue" : C'est le moyen de communication commun à un grand groupe, qui permet non seulement l'échange d'information, mais aussi une affirmation ethnique et culturelle, une identité au sein de ce grand village qu'est le monde, n'est-ce pas ?



Il faut savoir qu'il existe plusieurs centaines de langues dites "vivantes" (parce qu'elles sont encore utilisées) et encore plus de langues "mortes" (le latin étant parlé couramment par quelques personnes, je refuse de le qualifier de langue morte). Toutes ces langues découlent plus ou moins toutes de trois ou quatre "langues originelles" ou un truc mystico-crypto-bizarre du genre.



Parler, utiliser une langue, c'est comme épouser ces choses mystiques sans s'en rendre compte, que ce soit notre langue naturelle ou une autre apprise plus tard. On ne peut pas nier, quand on parle une "autre langue", qu'il y a un étrange sentiment d'être ailleurs que chez soi, la bouche ne bouge plus de la même façon, et ça met en quelque sorte mal à l'aise. On entre dans le campement de la tribu d'en-face...



La langue française classique et bien belle, bien compliquée aussi, mais relativement plate et molle quant à l'accentuation. Sur ce point, je voulais revenir sur une pensée commune, une idée reçue selon laquelle la jeunesse détruit cette belle langue qui est la nôtre. Bien que toutes ses règles et expressions compliquées ne soient pas bien passionnantes à apprendre, et que l'abandon se fasse dès que la maîtresse a commencé le cours sur le complément d'objet direct, la jeunesse de tous temps (pas que la nôtre d'aujourd'hui, heureusement) s'approprie cette langue et s'y identifie afin qu'elle campe chez elle, et pas chez les autres. La jeunesse a toujours créé son propre petit campement en marge du modèle pour que les jeunes y soient à l'aise entre eux.



De nos jours, ce qu'on peut se féliciter d'appeler un "brassage ethnique" a joyeusement bousculé cette langue française trop plate pour lui faire faire des accordéons : 
des onomatopées cocasses, une grossièreté réinventée, un phrasé fort et expressif, des mots aux sens pointus à l'extrême comme des polysémies immensément riches viennent tuer d'effroi de mauvais néologismes inutiles, une prétention rigoureuse et élitiste, des euphémismes timides et un parlé fade.



Cependant, quand le campement annexe doit un jour revenir dans le campement principal, les jeunes ne connaissent que leur langue, pas l'autre, qui est devenue étrangère et gênante. L'option "campement des jeunes" étant révolue il faut évoluer dans un monde d'étrangers, un monde hostile et bizarre, qui n'a pas les mêmes codes.



C'est une grande défaite de notre pays à mon humble avis que de ne pas comprendre que ce clivage est grand, qu'il doit le rester mais que des liens doivent être créés entre les camps en marge et le camp principal.
L'échec scolaire ne vient de personne sinon d'en haut, de tout en haut, de si haut que l'on ne s'y sent pas concerné ; d'un tout autre campement, en fait, qui influe aveuglément sur les autres. Il a ses codes, mais ne connaît pas ceux des autres, en somme un océan culturel les sépare.
L'échec scolaire, qui fait que la jeunesse a été en majorité condamnée a rester dans son campement marginal, est dû à une pensée dogmatique et cloisonnée qui condamne la moindre ouverture en murant à l'aide de lourdes briques des brèches picoscopiques ouvertes avec peine par de dangereux réfractaires à l'ordre qu'il est indispensable de réprimer.



Mais je ne veux pas faire d'avantage de politique, ceci est un blog qui énonce la vérité, toute la vérité rien que la vérité. Ceux qui ne sont pas d'accord ont tort. Point.



Et que personne ne lance de débat dans les commentaires, ne serait-ce que pour me faire plaisir. Non mais ho.

Inmedio

Dimanche 2 octobre 2011 à 14:46

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.Les plus malins réussissent à voir que c'était louche, un article tout blanc.
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.Les autres me maudissent en commentaire.
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.J'avais pas d'inspiration !  Ce sont des choses qui arrivent ...

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.L'angoisse de la page blanche, tous les écrivains connaissent ça. C'est terrible, cette sensation d'être vide et flétri, complètement creux et sans rien à dire. Alors vous me direz que je raconte quand même des choses, mais bon c'est bien pour le dire, sinon je le dis pas ! Et si je disais pas tout ce que je dis, où irait le monde, je vous le demande, moi !
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.Pour les petits malins qui ont su venir à bout de cette terrible énigme, toutes mes plus sincères félicitations, vous avez réussi à voir ce que j'ai écrit dans cet article, bravo !
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.Pour les autres, hé ben cherchez encore, vous êtes vraiment pas loin, hein !
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Inmedio

Vendredi 30 septembre 2011 à 12:58

Petites histoires

 "Les vrais écolos, eux, ils se promènent avec une plante en pot dans les bras." Pensa-t-il en regardant passer les mauvais néo-hipppies dans le jardin du Luxembourg. 


Assis sur un banc depuis ce matin 8h34, monsieur attendait madame, à qui il avait donné rendez-vous. Pour faire passer le temps, il regardait les hommes passer, les traitant de cons tout bas, regardait les femmes passer, les traitant de putes tout bas, regardait les asiatiques passer, les traitant de touristes tout bas, regardait les européens passer, les traitant de racistes tout bas. 





Elle était dans le métro et elle maudissait toute la RATP dans son ensemble parce qu'elle était en retard. Elle sentait l'acier et le tabac froid, la poussière et le prolétaire.
En regardant sa montre, elle vit les deux aiguilles pointer à gauche : neuf heures moins le quart.
Elle était en retard de trois quart d'heure
et elle en était encore à Châtelet.




 
"Tiens ! Une canette même pas ouverte !"
S'étonna Jean-Charles qui fouillait dans les poubelles du parc, "C'est dingue, les gens, ils jettent du Coca sans même le boire !.. bah au moins ça me fera de quoi boire !"
Et il ouvrit la canette en s'asseyant sur un banc. Un homme triste était assis sur le même banc, juste à côté, la tête dans les mains. Il sanglotait.

- "Tout va bien monsieur ? demanda Jean-Charles.
- Bof, non... dit l'homme en reniflant bruyamment, ma femme m'a quitté hier soir et regardez, il se passe la même chose sur le banc d'en face : ils s'engueulent... Alors moi je repense à ma femme et ça me rends triste, vous comprenez ?
- Ah ouais je vois... mais ça fait longtemps qu'ils sont là, eux ?
- Pas vraiment, ça doit faire dix minutes...




 
- J'en ai ras le bol de tes retards ! Tu m'emmerde, t'as jamais pu être ponctuelle ! Même quand on veux parler d'Amélie, comme maintenant, ben tu te démerde pour prendre le métro à la bourre ! Non mais on dirait que t'en a carrément rien à foutre !

 
- Chéri, je viens de t'expliquer ces problèmes de métro, je vois pas comment te faire comprendre que voilà, je suis désolée, je me suis pas préparée, et j'ai un peu de retard, écoute chéri, je suis vraiment désolée..."






- Si c'est pas pitoyable : regarde comment elle l'allume, elle dit qu'elle est désolée mais ses yeux disent "ho oui ! fais-moi l'amour !", commentait Jean-Charles en buvant. Il la montrait du doigt de la main qui tenait la canette. Non mais ils savent plus se parler les gens, z'avez vu ça ?
- hmm... elle me disait la même chose, ma femme.
- Oh euh... pardon.
- Pff ça va, on va pas s'excuser non aussi !"
Jean-Charles et l'homme triste riaient de bon coeur.

Un coup de feu se fit entendre et ils s'arrêtèrent tout net.
Madame était debout, un revolver au bout du bras tendu qui venait d'assassiner son futur ex-mari.
- "AH ! TU M'ENGUEULE MOINS ! TU M'ENGUEULE MOINS, LÀ, CONNARD !" Répétait-elle en tremblant. Elle ne bougeait pas et regardait fixement le massacre : La balle, tirée presque à bout portant avait calciné une moitié et arraché l'autre moitié du visage de son homme, tous les membres étaient restés tétanisés en position de protection pendant une seconde puis sont retombés inertes sur le banc, virant au rouge vif. Elle en avait aussi sur sa veste bleue et son pantalon blanc : une giclée de sang franche et racée avait signé le crime sur ses vêtements.






- "Ho Putain y s'est passé quoi, là ? Y s'est passé quoi putain de bordel de merde ! Elle l'a tué, elle vient de le tuer, putain, c'est pas croyable ! Merde, mais qu'est-ce qu'elle a fait, elle l'a tué, bordel !" débita Jean-Charles, stupéfait. L'autre ne disait rien, il regardait fixement le cadavre. Sans rien dire, il se leva et alla vers elle prudemment.

 
- "Qu'est-ce que j'ai fait ? Ho mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait ?" Disait-elle tout bas. Elle s'arrêta quand l'homme triste s'approcha.

- "J'ai tout vu. J'ai vu votre différend avec votre mari, je vous ai vu sortir cette arme de votre veste, je vous ai vu tirer de sang froid, croyez-moi, vous savez très bien ce que vous venez de faire."
- Ho mon Dieu, je l'ai tué ! C'est affreux... Ho mon Dieu..." Elle semblait paralysée, répétant inlassablement la même chose.
- " Croyez-moi, je vous comprends, madame. J'ai fait la même chose avec ma femme hier soir."

Inmedio

Jeudi 29 septembre 2011 à 18:36

Pensées d'autrui

Elle est sale, elle est glauque et grise, insidieuse et sournoise, d'autant plus meurtrière qu'elle est impalpable. On ne peut pas l'étrangler. Elle glisse entre les doigts comme la muqueuse immonde autour de l'anguille morte.


Elle sent.

Elle pue.

Elle souille.


C'est la rumeur.


(...)


La rumeur, c'est le glaive merdeux souillé de germes épidémiques que brandissent dans l'ombre les impuissants honteux. Elle se profile à peine au sortir des égouts pour vomir ses miasmes poisseux au brouillard  crépusculaire des hivers bronchiteux.


(...)





Pierre Desproges, La rumeur, Chroniques de la haine ordinaire, 1986

lien de la chronique complète -> http://www.youtube.com/watch?v=3gTr2Fu7_10
 

Inmedio

Mardi 27 septembre 2011 à 20:15

Pensées

 Boudiou, bonsoir mes ptits bouts !


Comment qu'ça va-t-il ?


Ha c'est formidable de tenir un blog comme ça, comme je le fais moi, mais j'ai pas envie de payer alors, vous vous tapez les pubs, vous avez pas de vidéo ni d'image pasque "la flemme" et en plus je parle même pas de ma vie, alors ce soir j'ai décidé que tout ça, ça changerait, et que j'exprimerai enfin du talent !
Mon Talent !


Oui.


Du talent comme vous z'en n'avez jamais vu, même le ménestrel-qui-jouait-trop-bien-du-banjo-au-mariage-médiéval-de-Sandy-Prescovic, il me dépasse même pas dans ses stats de talent, du talent comme vous z'en n'avez jamais lu, parce que même Vict.. heu Balz.. non.. hmm J.K.Rowling (qu'a même pas de rue à son nom, s'trop la honte de pas avoir une rue à son nom quand on est riche comme elle ! Moi j'me suiciderais à sa place, si j'avais pas de rue à mon nom. 'fin bon.)
Même elle, elle a pas assez de talent et d'originalité pour espérer rivaliser avec mes mycoses plantaires ! (quant à "m'arriver à la cheville", c'est hors de propos, c'est limite grimper l'Everest par la face Nord avec des tongs, autant vous dire qu'il en faut un paquet, de talent, pour faire ça.) Bref du talent. 




Alors mes enfants, qu'est-ce que c'est "le talent" ?




Si j'avais mon original du Sacre de Napoléon ici en France, je vous aurais montré que le talent c'est de réussir à le caser dans sa chambre : au plafond !

Personne, avouez que personne avant moi n'a jamais eu l'idée de foutre les plus belles oeuvres d'art du monde au plafond, à part deux fous dans une blague aussi drôle que célèbre et difficile à raconter avec subtilité (vous savez, la blague du fou qui repeint son plafond, et puis l'autre fou qu'arrive et qui lui dit "accroche-toi au pinceau j'enlève l'échelle!" ? VOUS LA CONNAISSIEZ PAS ? Ha ben raison de plus pour que je vous la raconte. Alors tenez-vous bien, parce qu'elle est exquise, j'étais mort de rire quand je l'ai entendue la première fois. Alors voilà. C'est deux fous, donc y'en a un qui est en train de repeindre son plafond, là tranquille, hop, et donc le deuxième arrive, et comme ils sont copains de cellule, il le tutoie, et il lui dit comme ça :  "hé, accroche-toi au pinceau, pasque j'enlève l'échelle, là") , à part dans cette blague, disais-je il y a vingt minutes quand vous ne riiez pas encore à en pleurer à chaudes larmes, à part dans cette blague, personne n'est assez fou ou assez génial (mais les fous ne sont-ils pas des génies incompris, et inversement ?) pour mettre de l'art au plafond : chez mes amis de bon goût du Louvre, on met ça aux murs, ça faisait un meilleur profil à leur petite Joconde.

Très sympa, ce tableau, d'ailleurs.

Bref chez moi j'ai mis ça au plafond, et ça rend très très bien.


Si j'avais de quoi m'enregistrer en direct-live, je vous aurais montré en cinq-six minutes comment composait Wolfgang, et j'aurais interprété deux trois trucs de lui pour vous montrer que je sais assez bien jouer ses audacieuses compositions.

Si j'avais du temps je vous aurais fait à manger, un petit repas bien de chez moi, mais là j'ai pas le temps, j'ai plus faim qu'autre chose.

Et bouffer c'est mon talent d'Achille. Donc tant pis pour vous, peuple non-élu, je m'en vais là ou mon estomac me guidera car, comme on dit très bien chez moi : "Ventre faim n'a pas d'oreilles."


(Rassurez-vous, on dit aussi qu'on a "l'estomac dans les talents")


Inmedio

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