Elle est sale, elle est glauque et grise, insidieuse et sournoise, d'autant plus meurtrière qu'elle est impalpable. On ne peut pas l'étrangler. Elle glisse entre les doigts comme la muqueuse immonde autour de l'anguille morte.
Elle sent.
Elle pue.
Elle souille.
C'est la rumeur.
(...)
La rumeur, c'est le glaive merdeux souillé de germes épidémiques que brandissent dans l'ombre les impuissants honteux. Elle se profile à peine au sortir des égouts pour vomir ses miasmes poisseux au brouillard crépusculaire des hivers bronchiteux.
(...)
Elle sent.
Elle pue.
Elle souille.
C'est la rumeur.
(...)
La rumeur, c'est le glaive merdeux souillé de germes épidémiques que brandissent dans l'ombre les impuissants honteux. Elle se profile à peine au sortir des égouts pour vomir ses miasmes poisseux au brouillard crépusculaire des hivers bronchiteux.
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Pierre Desproges, La rumeur, Chroniques de la haine ordinaire, 1986
lien de la chronique complète -> http://www.youtube.com/watch?v=3gTr2Fu7_10
lien de la chronique complète -> http://www.youtube.com/watch?v=3gTr2Fu7_10
La rumeur a parlé
Si tu veux savoir ce qu’elle a dit
Apprends à lire sur les lèvres
Car elle parle de toi
Elle dit n’importe quoi
Il paraît que tu n’es pas celui
Que l’on croyait que tu étais
La rumeur est entrée
La rumeur a parlé
Tu ne sais pas où elle se cache
Mais tu sens sa mauvaise haleine
Elle te bouffe de l’intérieur
Tu portes son odeur
Elle s’est incrustée dans tous tes gestes
Elle est dans toutes tes paroles
La rumeur est entrée
La rumeur a parlé
Autour de toi rampent les murmures
Tu sais la valeur du silence
Tu tiens ta solitude
Parmi la multitude
Tu ne sais plus vraiment où aller
Tu cherches sans doute un désert