InMedio

La Vérité est au Milieu. Mais pas trop.

Mercredi 9 novembre 2011 à 19:06

Lamentations

 Être seul c'est bien, des fois. Juste avec une petite voix dans ma tête qui dit "Françaises, Français, Belges, Belges..."
Des fois.




Tout seul dans cinq mètres carrés. Une porte, des chaises, une table, deux prises, deux néons, et un radiateur sous une fenêtre.
Putain, mais sérieusement : je suis le seul à trouver ça débile de placer une fenêtre au dessus d'un radiateur mural ? (où à la rigueur l'inverse, oui, si vous y tenez)
On m'avait dit autrefois : "C'est pour économiser de la place dans la pièce, mais tu comprendras quand tu seras grand." J'ai grandi, mais sans comprendre, et maintenant j'en souffre à chaque fois que je me prends à imaginer qu'une personne humaine a trouvé ça pratique de compiler verticalement de bas en haut un radiateur puis une fenêtre.
Sans vouloir te prendre pour moins con que tu ne l'es, lecteur, je vais zappeur un absolument-pas-nécessaire rappel des fonctions respectives de la fenêtre et du radiateur.

C'est pas tant l'emplacement des fenêtres qui me gêne, en fait, de par sa banalité plus que consternante depuis que l'esthétique architecturale est morte dans le cercueil du baron Haussmann, mais c'est plutôt celui des radiateurs. Leur  but n'a jamais été, je tiens à le rappeler, de faire joli où que ce soit (sauf pour conquérir le monde, mais ne dites à personne que je vous en ai parlé, hein), et qui se définit bien trop souvent par cet absurdité du : "sous la fenêtre". Non mais regardez-le trôner fièrement ce con de radiateur ! Aaaaah il est content, hein, y chauffe y chauffe, et pis l'air y monte (parce que l'air chaud monte, en fait, ceux qui vous ont dit le contraire vous ont menti) et ...


 
Et... QUOI ?
 


Et l'air chaud (j'ai peine à le croire moi-même mais il le fait), il vient se coller à la vitre froide et faire (même pas de la buée... à la limite, ça aurait pu être marrant, de la buée, mais NON, même pas en rêve, je vous dis !) de l'air froid.
Tiède à la rigueur. Et on a aussi du coup très bêle vitre tiède (mais sans buée) qui est en contact permanent avec l'extérieur (ou ça a l'air scientifique comme ça mais je m'en tiens au strict minimum : la fenêtre a un côté à l'intérieur de la pièce et un autre côté à l'extérieur, voilà tout). Elle peine donc à rester tiède tout le temps et tend inlassablement vers le froid.

Là y'en a qui commencent à piger un truc sacrément énervant. Oui je sais que c'est très énervant mais, maintenant que vous ressentez ça vous aussi, vous me comprenez.


Maintenant j'aimerais m'adresser au Dieu des plombiers-chauffagistes et à celui des fenêtres (qui doivent pas bien s'entendre) : 
Les gars, si vous aussi vous essayez de comprendre, je dois vous dire que c'est foutu : écoutez, le monde entier s'en bat méchamment les couilles, vous voyez bien qu'on est que nous trois... Allez, c'est pas grave, on fera mieux la prochaine fois. Bisous.




Mais les gens ont tort de s'en foutre. Je sais de source sûre qu'en décalant un peu un radiateur on peut, certes en gaspillant énormément de place puisque l'espace sous la fenêtre désormais vide ne pourra jamais accueillir une commode ou à la rigueur un fauteuil pour lire un bon livre à la lumière du jour, et que l'espace libre jadis vide est maintenant comblé par le radiateur mural que nul tableau aux dimensions réduites, nulle étagère-pour-ranger-des-bouquins-qu'on-n'aurait-de-toute-façon-pas-lus ne pourront surplomber de manière ou purement décorative, on peut disais-je, économiser de la place et de l'argent.

 
 
 
Je ne sais pas pourquoi, mais les gens
semblent intéressés quand il s'agit
d'économiser de l'argent...
Peut-être qu'ils n'en gagnent pas assez.



Je disais donc qu'avec ma petite conception des choses, toi, lecteur, dès maintenant, tu peux toi aussi gagner de l'argent ! (ou plutôt "éviter d'en prendre", mais j'aime ce raccourci de la communication pouvant transformer une non-perte en gain qui rend la vie plus belle, toujours plus belle)

Hé oui !
Le radiateur n'étant plus contraint de tiédir la vitre de la fenêtre à longueur de journée, figure-toi qu'il peut pleinement faire le travail pour lequel l'a conçu Luigi et donc te f... Oui alors, à ceux qui ont entendu dire que Mario était le Dieu les plombiers-chauffagistes, je vous le dis tout net : on vous a menti. en vrai c'est juste son frère (Je sais que c'est extrêmement triste mais mouchez-vous ailleurs que dans la cravate de votre voisin) ...et donc te faire faire des économies considérables par rapport au gouffre financier sans fond que représente la superposition la plus absurde de l'histoire de l'humanité après "la femme sur l'homme" (on ne m'ôtera pas de l'idée que cet ordre est proprement absurde d'un point de vu technomoteur, point de vue sans doute défendu et inculqué par les militantes féministes qui ne nous considèrent nous les hommes plus que comme leurs inférieurs à elles. Messieurs, révoltons-nous ! Qui le fera, sinon ? Aux armes !) cette superposition absurde qu'est la fenêtre sur le radiateur.

en tout cas, on dira ce qu'on voudra, mais cinq mètres carrés, ça chauffe vite avec le radiateur à fond !




J'vais aller ouvrir la fenêtre, moi, histoire de faire de l'air frais...



Inmedio

Samedi 2 juillet 2011 à 21:42

Lamentations


 

 

Selon cette belle mine d’informations plus ou moins informatives qu’est Wikipédia, la publicité, c’est le moyen de promouvoir ce qui ne l’a pas encore été. Promouvoir, selon un quelconque Larousse de poche, c’est :  

 

 

 

 

« 1. Élever à une dignité supérieure. (c'est des drôles, sous la coupole !)

 

2. Favoriser le développement, la diffusion de quelque chose. »


La publicité est donc le seul et unique moyen de faire connaître Somatoline Cosmetic - Amincissant intensif Nuit à la femme d'un quelconque pécore qui aurait fait une folie en achetant la boîte-qui-fait-des-images-de-gens-qui-parlent. Ce produit est une Science (dixit le spot) qui vous fait maigrir comme si vous hébergiez un vers solitaire mincir pour être belle dans le lit tout en dormant. C'est aussi simple que ça : acheter le produit, le consommer, dormir, et ainsi de suite. Ils se sentent quand même obligé d'insister sur l'efficacité de la chose (« ça fonctionne ! ») en nous montrant une dormeuse déjà maigre mince qui aurait, paraît-il, utilisé ladite potion magique afin de pouvoir s'exclamer : « je suis un vrai p'tit bâton ! » et de mourir de sous-nutrition
Si on s’en tient à ça, la publicité et la promotion, c’est foutrement génial.





Doutons donc de cette génialitude l’espace d’un instant et imaginons un côté néfaste à la pub (Oui, moi aussi je trouve l’apocope vulgaire, mais que voulez-vous...).


Imaginons un monde affreusement laid où les pubs pullulent de partout : dans les grandes rues comme dans les petites, sur les autoroutes, au téléphone, à la radio, à la télé, au cinéma, sur internet, dans les magazines, sur les vêtements, sur la nourriture, dans les magasins, à la supérette, au supermarché, à l’hypermarché-grande-surface-centre-sportif, et même à la maison.


Imaginons (c’est horrible, je sais, mais faites un effort) des enfants apparemment innocents qui récitent à longueur de journée des slogans publicitaires en prose pauvre pour les copains, plutôt que du René-Guy Cadou en vers gracieux pour l’école. Je ne demande à personne d’imaginer qu’on eût passé René-Guy à la trappe pour chanter la chanson de la purée Mousline quand c’est l’heure de la récit’ à l’école, ç’en eût été trop.


Imaginons ces mêmes enfants qui, plus vieux, sauraient parfaitement orthographier « Abercrombie & Fitch » en étant incapable de dire si « je pansse, donc je suis » s’écrit vraiment avec un a, et si « Des Cartes » ne s’écrit pas plutôt en en seul mot.


Imaginons, un instant seulement tant la douleur serait grande, que les parents eussent toujours accepté que les enfants se levassent à six heures le samedi matin pour parler anglais avec Dora en attendant que la pub revienne et se couchassent assez tard pour apercevoir le début de la pub Manix avant que maman n’éteigne nerveusement en prétendant qu’il faut aller au lit, maintenant.


Imaginons qu’en écoutant paisiblement une interprétation magnifique des variations Goldberg sur France Musique, le quota-pub coupât net la sixième variation (la plus belle) pour caler les fenêtres Tryba, les bananes de Martinique, Air France, le nouveau single des Enfoirés puis la nouvelle pub de la Banque Postale... Même M. Gould n’aurait pas pensé à quelque chose d’aussi incongru.


Imaginons qu’en faisant l’amour vous ayiez la voix de l’annonceuse SNCF en tête sans vous rendre compte que « Robert » n’a en fait jamais été votre prénom.


Imaginons qu’en ouvrant n’importe quelle page internet, vous ne puissiez pas échapper à une random-pub Bête-Clic, « Vous êtes le 2 043 836 239 ème visiteurs dans ce site de l’Internet ! Ceci n’est pas un blague ! » (Sic), ou autre lingot d’or pur gagné rien qu’en allumant son ordinateur.


Imaginons que quiconque possède un téléphone soit par la plus pure conséquence qui soit, la victime d’« appels masqués » proposant de venir le lendemain même voir si votre chauffe-eau fonctionne correctement ou si votre toit accepterait la pose de panneaux solaires à grands coups de « Bojouw Missié, Jé mé pwésente, jé m’appè’ Mawie-Théwèss » et autres « Bichoulr Midèm, èsse-que fous voudlriez pas parassard palrticiper à notlre cran cheu cateau ? - Heu non.. - Mais ch’est glratouit ! » 



Oui, vous pleurez... C’est insoutenable, vous avez raison. 



Vous préférez certainement voir à l’avenir des panneaux de six mètres sur cinq en groupe de trois sur le bord de l’A87 mentionnant à la fois que les moines belges font la meilleure bière du monde alors que c’est faux et qu’il faut consommer de l’alcool avec modération, ou que les porcs de Justin Bridou sont élevés au grand air, eux, au moins ET qu’on ne doit ni grignoter entre les repas ni manger des cochonneries.

 

Vous préférez largement voir quarante pages de publicités de parfums, de montres, d’assurances ou de voitures dans ce qui est normalement le programme télé.


Vous préférez bien mieux les séances de cinéma rallongées d'un quart d'heure de vingt minutes afin de passer les versions longues des spots publicitaires de la télévision, avec le coût du billet rallongé en conséquence, comme de bien entendu.


Vous préférez que Jacob Delafon fasse des parfums ?


Quoi ? Vous préférez que MOI je paie pour que VOUS ne voyiez pas les bannières de pub sur mon blog ?





En tout cas chez Somatoline Cosmetic, on préfère prendre deux barils d'une maigreur ordinaire.

Inmedio

Mercredi 29 juin 2011 à 16:00

Lamentations


 Avant, quand on fêtait son anniversaire, on s’amusait tout l’après-midi avec tous les copains de la classe, même les filles.


 On mangeait tous une part du gâteau de maman avec un peu de jus d’orange. Les autres, ils avaient peut-être un peu peur de nos parents, mais quand ils rentraient chez eux à six heures du soir, tout le monde il voulait remettre ça pour l’an prochain.


 Maintenant, seuls les enfants épargnés par un mystérieux phénomène d’accélération temporelle encore assez inexplicable que j’aurais volontiers appelé « culture » si ça avait pas déjà été pris pour une autre définition dans le dictionnaire font encore, tant les malheureux atteints souffrent de toxicomanie infantile / alcoolisme avant l’heure / suivisme débile / dégoût de la simplicité (rayer une éventuelle mention inutile) et ne peuvent par conséquent plus tellement blairer les parents, savourer un jus d’orange sans alcool de pomme de terre scandinave ou arrêter la fête à six heures du soir plutôt qu’à six heures du matin, dans la simplicité anniversariale d’un après-midi entre camarades de classe.

 C’est dire si les vrais enfants encore intègres s’éclatent à des anniversaires-petits-comités pendant que les autres sont au bar alors que demain y’a école !





 Avant, quand on partait en vacances avec la famille, on pouvait s’amuser à compter les voitures « comme nous » et les plaques du département « comme nous ». 


 Il y a récemment eu l’introduction en France de plaques minéralogiques toutes-belles-toutes-nouvelles en plus des anciennes.

 Alors maintenant, on ne s’amuse plus seulement à lire parfois des « PSG 75 » ou des « BMW 44 », peut-être un rare « DTC 69 » qui n’aurait pas eu la présence d’esprit de changer sa plaque, tant le risque de gens morts-de-rire-dans-un-carambolage-sur-la-route-des-vacances devient élevé quand on voit écrit « DTC 69 » à l’arrière et à l’avant d’une voiture, mais aussi des trucs tellement compliqués qu'on voit même plus c'est quel département, là, purée !

 Maintenant, sur les voies zébrant harmonieusement notre belle France, seuls les enfants épargnés par le syndrome dit de la « mouche Ray-Ban » sont, tant les malheureux atteints souffrent de leur myopie / astigmatie / suivisme débile / mauvais goût (rayer une éventuelle mention inutile), dans la capacité de repérer si c’est un alcoolo de Bordelais, un boche d’Alsacien, un séparatiste de Breton, ung putaing de Marseillais, un paumé de Corrézien, une racaille de banlieusard, un beauf de Sarthois, un richard de banlieusard, un chauvin d’Angevin, un indépendantiste de Corse, un parigo-tête-de-veau, un catho de Chouan, un campeur célibataire de Dijonnais ou un chauffard de voleur de voiture sans immatriculation que papa vient tout juste de doubler en faisant un gros excès de vitesse.

 C’est dire si les rares enfants en bonne santé s’éclatent sur la route !

 Alors ils comptent les plaques étrangères, mais y’a rien que des touristes de Hollandais et des cons de Belges, alors du coup c’est moins drôle...

 






 Avant, les enfants du monde entier, sans se soucier de si on faisait pareil dans le pays d’à côté ou pas, jouaient à se taper dessus avec des bâtons pour passer le temps, là, pas méchamment.

 Ils s’inventaient des guerres-pour-jouer et tiraient des balles imaginaires jusqu’à ce qu’ils signent la paix et que le soleil aille voir ailleurs si j’y suis. Ensuite ils rentraient chez eux avec leurs parents, et puis ils allaient dormir en concoctant une revanche.

 Maintenant, seuls les enfants épargnés par le progrès, tant les malheureux atteints souffrent de leur innocente jeunesse / consumérisme parental / suivisme débile / ennui profond (rayer une éventuelle mention inutile) en faisant la guerre avec les doigts et le cul au fond d’un canapé, se battent, mais pour de vrai, avec des vraies armes et des vraies balles qui tuent leurs copains un peu plus longtemps que dix secondes dans la tête et même qu’ils continuent quand leurs parents sont morts et quand le soleil s'est couché !

Maintenant, le progrès rend esclave du système scolaire élève n’importe quel enfant, puis le condamne à ne jamais connaître les beaux jours de la jeunesse en les remplaçant par des beuveries d’anniversaire, des bouchons sur la Nationale 7 et, autour d’une Despé piquée à papa, des parties de Call of Duty en LAN.


 C’est dire si les rares enfants-soldats encore en vie s’explosent s’éclatent en attendant que la paix se signe toute seule !

Inmedio

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