InMedio

La Vérité est au Milieu. Mais pas trop.

Mercredi 10 septembre 2014 à 23:18

Petites histoires

Le choix, c'est comme la santé : c'est en son absence que ça va mal.

Cette nuit-là, ça allait très, mais alors vraiment très -très- très mal. VRAIMENT. (NdlA : et je pèse mes mots !)
Pour faire simple, j'avais réussi à rater complètement ma vie en une journée : des catastrophes du matin jusqu'au soir.

J'avais pourtant tout prévu : faire le ménage chez moi, rappeler de toute urgence le notaire, rejoindre les collègues au restau, prendre rendez-vous chez le kiné pour mes lombaires, revoir les dossiers de la semaine, les envoyer, manger quelque chose et retrouver les gars au Big'sBar pour passer une bonne soirée.

Mais voilà : quand j'ai voulu allumer la lumière ce matin, rien. Pas de lumière.
Bon, petite coupure ? Pas grave.
Mais au compteur, rien d'anormal. C'était déjà pas normal.
Un fusible, alors ? Peut-être.
Mais les fusibles étaient comme n-
BAOUM !
Putain c'était quoi ce bruit ?!


Dehors en chaussons, je restais bouche bée devant ce que mes yeux peinaient à voir : les techniciens du réseau électrique nous enlevaient tous les fils à coup de plastique explosif dans le sol et dans les poteaux qui, normalement, soutiennent ces affreux mais utiles filaments noirs chargés en énergie.
Je suis rentré sans même me demander pourquoi en me tenant le dos d'une main et me grattant les cheveux de l'autre, puis j'ai machinalement allumé l'aspirateur et commencé à le passer...

Pour me rendre compte que, même branché, le bougre ne fonctionnerait pas.
Et là j'ai compris un truc : Je venais de voir des techniciens plastiquer le réseau électrique et mon cerveau en a déduit que je n'avais plus d'électricité.

Merde alors.

Je vais pas pouvoir faire le ménage.
Je vais pas pouvoir rappeler le notaire.
Je vais pas pouvoir prendre rendez-vous chez le kiné.

Merde de merde. Vite, trouve une solution... Tant pis pour le ménage. Et j'appellerai le kiné et le notaire demain... Non pas demain c'est dimanche, et le notaire voulait que je le rappelle avant lundi. Merde. Bon, j'irai le voir à son cabinet directement...

Voilà, je ne sais plus où j'en suis. J'ai ni vu les collègues ce midi, ni vu les gars tout à l'heure et ma vie n'a plus aucun sens, maintenant.


Mais que diable est-il arrivé au héros ? Va-t-il se sortir de cette impasse ou bien commettre l'irréparable ?
Vous le saurez dans un prochain épisode !

Inmedio

Mardi 11 octobre 2011 à 21:13

Petites histoires

 Il était une fois une femme sans intérêt particulier qui habitait dans un quartier sans intérêt particulier d'une ville qui n'avait aucune espèce d'importance.

Elle avait un métier sans intérêt particulier et vivait sa vie sans intérêt particulier.

Au jour le jour, en fait. Son mari, dont le prénom 
est sans intérêt particulier, lui faisait l'amour tous les samedi soir sans intérêt particulier et s'endormait tout de suite après et faisait des rêves qui n'avaient aucune espèce d'importance.

La femme, elle, ne dormait pas car elle souffrait d'une petite insomnie, mais sans intérêt particulier, donc elle ne s'en préoccupait pas plus que ça.

Un jour, une péripétie sans intérêt particulier vint mettre un peu d'action dans la vie sans intérêt particulier de ce couple qui 
n'avait aucune espèce d'importance

Ils se séparèrent le lendemain même, mais cela 
n'avait aucune espèce d'importance pour la femme, car elle s'inscrivit immédiatement sur un site de rencontre en ligne, comme ça, sans intérêt particulier, pour y passer ses nuits.

Des gens sans intérêt particulier lui demandaient des choses sans intérêt particulier avec sa webcam et elle les faisait.

En échange, elle devait recevoir une somme d'argent qui 
n'avait aucune espèce d'importance et qu'elle n'a jamais reçu.

Plus tard elle a compris qu'elle s'était fait avoir, mais tout ça n'avait aucune espèce d'importance.





Si vous trouvez que cette histoire était sans intérêt particulier,
sachez que pour moi votre avis n'a aucune espèce d'importance.

Inmedio

Mercredi 5 octobre 2011 à 15:45

Petites histoires

C’est l’histoire d’un cheval qui ne savait pas nager. 

Il était bien triste de ne pas pouvoir traverser les rivières avec le reste de la horde et même qu’il les obligeait à trouver des ponts pour que lui il traverse. C’était  vraiment très compliqué de trouver des ponts solides dans la grande immensité du désert nord-américain, et le chef de la horde des chevaux en avait pluôt marre au bout d’un moment.


Un jour il décida donc d’en parler, juste après le dîner, au grand shamane de la horde, celui qu’a des tresses partout dans ses poils soyeux et jolis. On disait depuis des années et des années qu’il avait des pouvoir magiques ! Le cheval principal, que nous appelleront Héros par souci d’obectivité, a donc pris rendez-vous avec le shamane, celui qui a tout plein de tresses dans sa crinière à lui, et dit :


- "Ô grand shamane, je suis bien triste de ne pas pouvoir traverser les rivières avec le reste de la horde, même que je vous oblige toujours à trouver des ponts pour qui moi je traverse ! je culpabilise tellement !" 
Il se mit à pleurer comme une rivière et bientôt le box du shamane se retrouva tout innondé. 



Seul le shamane a survécu.


Vendredi 30 septembre 2011 à 12:58

Petites histoires

 "Les vrais écolos, eux, ils se promènent avec une plante en pot dans les bras." Pensa-t-il en regardant passer les mauvais néo-hipppies dans le jardin du Luxembourg. 


Assis sur un banc depuis ce matin 8h34, monsieur attendait madame, à qui il avait donné rendez-vous. Pour faire passer le temps, il regardait les hommes passer, les traitant de cons tout bas, regardait les femmes passer, les traitant de putes tout bas, regardait les asiatiques passer, les traitant de touristes tout bas, regardait les européens passer, les traitant de racistes tout bas. 





Elle était dans le métro et elle maudissait toute la RATP dans son ensemble parce qu'elle était en retard. Elle sentait l'acier et le tabac froid, la poussière et le prolétaire.
En regardant sa montre, elle vit les deux aiguilles pointer à gauche : neuf heures moins le quart.
Elle était en retard de trois quart d'heure
et elle en était encore à Châtelet.




 
"Tiens ! Une canette même pas ouverte !"
S'étonna Jean-Charles qui fouillait dans les poubelles du parc, "C'est dingue, les gens, ils jettent du Coca sans même le boire !.. bah au moins ça me fera de quoi boire !"
Et il ouvrit la canette en s'asseyant sur un banc. Un homme triste était assis sur le même banc, juste à côté, la tête dans les mains. Il sanglotait.

- "Tout va bien monsieur ? demanda Jean-Charles.
- Bof, non... dit l'homme en reniflant bruyamment, ma femme m'a quitté hier soir et regardez, il se passe la même chose sur le banc d'en face : ils s'engueulent... Alors moi je repense à ma femme et ça me rends triste, vous comprenez ?
- Ah ouais je vois... mais ça fait longtemps qu'ils sont là, eux ?
- Pas vraiment, ça doit faire dix minutes...




 
- J'en ai ras le bol de tes retards ! Tu m'emmerde, t'as jamais pu être ponctuelle ! Même quand on veux parler d'Amélie, comme maintenant, ben tu te démerde pour prendre le métro à la bourre ! Non mais on dirait que t'en a carrément rien à foutre !

 
- Chéri, je viens de t'expliquer ces problèmes de métro, je vois pas comment te faire comprendre que voilà, je suis désolée, je me suis pas préparée, et j'ai un peu de retard, écoute chéri, je suis vraiment désolée..."






- Si c'est pas pitoyable : regarde comment elle l'allume, elle dit qu'elle est désolée mais ses yeux disent "ho oui ! fais-moi l'amour !", commentait Jean-Charles en buvant. Il la montrait du doigt de la main qui tenait la canette. Non mais ils savent plus se parler les gens, z'avez vu ça ?
- hmm... elle me disait la même chose, ma femme.
- Oh euh... pardon.
- Pff ça va, on va pas s'excuser non aussi !"
Jean-Charles et l'homme triste riaient de bon coeur.

Un coup de feu se fit entendre et ils s'arrêtèrent tout net.
Madame était debout, un revolver au bout du bras tendu qui venait d'assassiner son futur ex-mari.
- "AH ! TU M'ENGUEULE MOINS ! TU M'ENGUEULE MOINS, LÀ, CONNARD !" Répétait-elle en tremblant. Elle ne bougeait pas et regardait fixement le massacre : La balle, tirée presque à bout portant avait calciné une moitié et arraché l'autre moitié du visage de son homme, tous les membres étaient restés tétanisés en position de protection pendant une seconde puis sont retombés inertes sur le banc, virant au rouge vif. Elle en avait aussi sur sa veste bleue et son pantalon blanc : une giclée de sang franche et racée avait signé le crime sur ses vêtements.






- "Ho Putain y s'est passé quoi, là ? Y s'est passé quoi putain de bordel de merde ! Elle l'a tué, elle vient de le tuer, putain, c'est pas croyable ! Merde, mais qu'est-ce qu'elle a fait, elle l'a tué, bordel !" débita Jean-Charles, stupéfait. L'autre ne disait rien, il regardait fixement le cadavre. Sans rien dire, il se leva et alla vers elle prudemment.

 
- "Qu'est-ce que j'ai fait ? Ho mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait ?" Disait-elle tout bas. Elle s'arrêta quand l'homme triste s'approcha.

- "J'ai tout vu. J'ai vu votre différend avec votre mari, je vous ai vu sortir cette arme de votre veste, je vous ai vu tirer de sang froid, croyez-moi, vous savez très bien ce que vous venez de faire."
- Ho mon Dieu, je l'ai tué ! C'est affreux... Ho mon Dieu..." Elle semblait paralysée, répétant inlassablement la même chose.
- " Croyez-moi, je vous comprends, madame. J'ai fait la même chose avec ma femme hier soir."

Inmedio

Samedi 24 septembre 2011 à 21:36

Petites histoires

 Je suis mort. C'est con, hein ?

Alors oui, là vous êtes en train de vous demander comment je peux parler si je suis mort, mais écoutez,
PATATES ! C'est un effet de style !

Donc bon, je suis mort ici, dans la cuisine, la tête sous l'évier, le reste sur une chaise, un hachoir planté dans la table en bois. J'ai pas dit que j'allais tout vous expliquer non plus, mais comme vous m'avez l'air de petits curieux, allons-y.

Ma femme avait voulu me faire une surprise, un truc romantique, le genre que j'aime pas du tout, avec des pétales de rose à 2 000 euros le pétale pour bien montrer qu'elle m'aime très très fort. Y'en avait partout, de ces foutus pétales ! Du coup j'ai glissé en entrant dans la maison. J'me suis ramassé un sale coup sur la tête.


Ma femme, elle devait être en haut, à m'attendre en petite tenue comme l'année dernière, parce que c'est exactement ce qu'elle avait fait l'année dernière. Donc elle a pas moufté d'une dentelle.
Pendant que je me relevais, que ma tête tournait très fort, et que je me suis affalé sur le canapé du salon pour reprendre mes esprits (ho ça va le jeu de mots pourrave, vous deux dans le fond ! Vous voulez raconter à ma place ? Alors vous vous la fermez, un peu. Merci.)
Je disais, qu'en récupérant de ma chute sur le canapé, je comprenais que ma femme avait fait le même coup que l'année dernière. Alors j'ai voulu, encore un peu sonné, lui faire une bonne surprise à mon tour, j'ai déambulé vers la cuisine et j'ai commencé à lui préparer un super repas. Elle m'entendrait pas de toute façon, la porte de notre chambre est tellement isolante qu'on pourrait hurler dedans que personne n'entendrait rien.


Je faisais donc la cuisine depuis une bonne heure et demi quand ma femme se décida à sortir de la chambre. J'entendis la porte s'ouvrir, se refermer, une autre porte s'ouvrir, se refermer, verrou. Elle va aux toilettes, fausse alerte. Chasse d'eau, verrou, porte, et re-porte. Elle m'attendait de pied ferme.

Cool ! Je compte bien lui apporter mon plat du chef : une salade de chèvre chaud comme elle l'adore, sur un plateau, celui de notre mariage, et sans couvert, à la sauvage, comme ça, dans le lit. Super idée.
Je cours pour monter les escaliers, et retombe devant la porte, cette fois-ci elle m'a entendu, le plat a fait beaucoup de bruit. elle se précipite en bas, stupéfaite, désolée, hagarde.
Elle me regarde mais disparait dans un fondu noir. 








Quand je me réveille, je suis dans la cuisine, un linge sur la tête, ma femme en robe de chambre entrouverte, avec ce magnifique soutien-gorge en dentelle blanche que j'aime tant. Elle m'avait fait une sacrée surprise...

Elle m'a dit qu'elle m'avait regardé pendant des heures jusqu'à ce que j'ouvre les yeux. Et là j'ai absolument rien capté, y'a eu une énorme secousse, d'une puissance inouïe.

Et puis je suis mort.

Avouez que c'est con, quand même.

Inmedio

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