InMedio

La Vérité est au Milieu. Mais pas trop.

Jeudi 22 septembre 2011 à 13:20

Petites histoires

 Lundi
6:30. Réveil
6:32. Douche. Serviette, caleçon, jean, chaussettes, déo, T-shirt, parfum.
6:42. Cuisine. Placard, frigo, évier.
7:01. Brosse à dents, peigne, chiottes.
7:04. Clés, sac, voiture. Radio, journal, clope.
7:30. Bouchons. Radio, conneries, gros mots, clope.
7:53. Parking, clope, boulot, bonjour, bureau, Vista, bug.
10:00. Pause. Café, clope.
10:15. Boulot. Vista, bug, gros mots.
12:00. Pause. Clope, Jambon-beurre, coca, café, clope.
13:00. Boulot. Vista, bog, gros mots, téléphone, gros mots.
15:00. Pause. Café, clope.
17:30. Au revoir. Clope, parking, radio, conneries.
18:00. Bouchons, clope, radio, journal.
19:00. Maison. Boulot, mac.
19:38. Faim.
20:50. Cuisine. Télé, film, conneries, pâtes, jambon, camembert, Yoplait.
22:45. Sandwich alu, brosse à dents, chiottes.
23:00. Extinction des feux.
Mardi
6:30. Réveil
6:32. Douche. Serviette, caleçon, jean, chaussettes, T-shirt, parfum.
6:42. Cuisine. Placard, frigo, évier.
7:01. Brosse à dents, peigne, chiottes. Déo.
7:04. Clés, sac, voiture. Radio, journal, clope.
7:30. Bouchons. Radio, conneries, gros mots, clope.
7:53. Parking, clope, boulot, bonjour, bureau, Vista, bug.
10:00. Pause. Café, clope, gros mots.
10:15. Boulot. Vista, bug, gros mots.
12:00. Pause. Clope, Jambon-beurre, coca, café, clope.
13:00. Boulot. Vista, bog, gros mots, téléphone, gros mots.
15:00. Pause. Café, clope.
17:30. Au revoir. Clope, parking, radio, conneries.
18:00. Bouchons, clope, radio, journal.
19:00. Maison. Boulot, mac.
19:43. Faim, gros mots, clope.
20:50. Cuisine. Télé, film, conneries, pâtes, jambon, roquefort, Yoplait.
22:45. Sandwich alu, brosse à dents, chiottes.
23:00. Extinction des feux.
Mercredi
6:30.
(...) 
7:01. Réveil à la bourre. Gros mots, jus d'orange, gros mots, chiottes, vêtements.
7:12. Clés, gros mots, sac, voiture. Radio, journal, clope, excès de vitesse, gros mots.
7:40. Bouchons. Radio, conneries, gros mots, clope.
8:00. Pas trop en retard. Parking, clope, boulot, bonjour, désolé, bureau, Vista, bug. Gros mots.
10:00. Pause. Café, clope.
10:15. Boulot. Pas d'ordinateur. Papier, stylo.
12:00. Pause. Clope, Jambon-beurre, coca, café, clope.
13:00. Boulot. Papier, stylo.
15:00. Pause. Café, clope.
17:30. Au revoir. Clope, parking, radio, conneries.
18:00. Bouchons, clope, radio, journal.
19:00. Maison. Boulot, mac.
19:32. Faim, gros mots, clope.
20:50. Cuisine. Télé, film, conneries, pâtes, jambon, camembert.
22:45. Sandwich alu, brosse à dents, chiottes.
23:12. Vérification du réveil. Extinction des feux.
Jeudi
6:30. Réveil
6:32. Douche. Serviette, caleçon, jean, chaussettes, déo, T-shirt, parfum.
6:42. Cuisine. Placard, frigo, évier.
7:01. Brosse à dents, peigne, chiottes.
7:04. Clés, sac, voiture. Radio, journal, clope.
7:30. Bouchons. Radio, conneries, gros mots, clope.
7:53. Parking, clope, boulot, bonjour, bureau, Vista, bug.
10:00. Pause. Café, clope.
10:15. Boulot. Vista, bug, gros mots.
12:00. Pause. Clope, Jambon-beurre, coca, café, clope.
13:00. Boulot. Vista, bog, gros mots, téléphone, gros mots.
15:00. Pause. Café, clope.
17:30. Au revoir. Clope, parking, radio, conneries.
18:00. Bouchons, clope, radio, journal.
19:00. Maison. Boulot, mac.
19:38. Faim.
20:50. Cuisine. Télé, film, conneries, pâtes, jambon, camembert, Yoplait.
22:45. Sandwich alu, brosse à dents, chiottes.
23:00. Extinction des feux.
Vendredi
6:30. Réveil
6:32. Douche. Serviette, caleçon, jean, chaussettes, T-shirt, parfum.
6:42. Cuisine. Placard, frigo, évier.
7:00. Stop. Corde, tabouret de la cuisine, plafond, cou. Extinction des feux. Gros mots.
 
 
 
 

Mercredi 21 septembre 2011 à 19:37

Petites histoires

 Il était une fois un très beau château très bien entretenu par une très belle princesse. Elle adorait les fleurs, et en particulier les tulipes. Elle en faisait pousser partout dans son château : des rouges aux balcons, des blanches dans les chambres, des jaunes et des mauves dans le jardin, des noires dans les couloirs, et même des vertes dans les toilettes ! Tout le monde dans le royaume l'appelait la Princesse des Tulipes.



Son père, le roi, était toujours très occupé à voyager dans les autres royaumes et négocier la paix un peu partout, c'est pourquoi il n'a malheureusement jamais eu le temps de trouver un prince assez charmant pour convenir à sa fille unique.

Or, comme il se faisait vieux et qu'un hiver très froid lui prit la santé au cours d'une longue traversée sur une mer déchaînée, il dut rester alité durant sept jours et sept nuit. Le huitième matin, il dit à sa fille sur un ton grave : "ma fille je vais mourir, et je n'ai malheureusement pas eu le temps de m'occuper de toi... Tu es maintenant seule à diriger le royaume et la paix est une affaire délicate, une affaire d'homme. Tu sais, tu t'occupe si bien de toutes ces magnifiques tulipes ! Il faut que tu te trouve un mari pour préserver la paix dans notre bon royaume. Je pars, ma fille, je pars pour le royaume éternel d..." Et il s'éteignit sous les yeux en pleurs de la Princesse des Tulipes, désormais Reine.



De longues années passèrent et la jeune Reine, qui se noyait chaque jour dans le chagrin du deuil de son père avait changé de surnom. La Princesse des Tulipes était devenue la Reine Tristesse. Aucun prince, aussi charmant soit-il, ne voulait de cette magnifique jeune femme qui pleurait tout le temps.

Ils préféraient épouser les princesses des royaumes d'à côté, certes moins belles, mais gaies.



Il faut dire que, malgré sa tristesse quotidienne, la Reine était encore jeune et rayonnante de beauté comme une déesse grecque. Seulement voilà : elle ne s'occupait jamais de négocier la paix avec les royaumes voisins qui depuis toutes ces années, s'étaient déjà emparés d'une bonne partie du royaume. Alors un matin, avant même le lever du soleil, on frappa aux portes du château et on apporta à la Reine Tristesse une lettre lui demandant, d'abandonner les combats, de se rendre et de signer la paix.

Elle n'y comprenait rien. Comment pouvait-on lui demander de signer la paix ? Elle qui ne s'était battue qu'avec les moucherons pour protéger ses belles tulipes !

La Reine refusa sévèrement la lettre et le lendemain, ce fut un homme en armure qui frappa. Mais à la porte de sa chambre directement ! 



C'était en fait le prince du royaume d'en face. Son père allait bientôt mourir et il avait entendu parler d'un princesse et de Tulipes qui valaient le coup d'oeil. Son père avait voulu conquérir ce royaume, mais le prince en décida autrement : il se présenta à la Reine Tristesse, lui raconta toute son histoire et, voyant sa grande beauté, et elle voyant enfin ce prince charmant, ils eurent un même élan d'amour et ils s'embrassèrent tous les deux. Ils avaient chacun trouvé une personne compréhensive ! Enfin !



Le prince et la Reine, que l'on renomma pour l'occasion le Roi et la Reine des Tulipes, unirent leurs deux royaumes en un si grand royaume que jamais plus personne n'osa les envahir.

La Reine put continuer de cultiver ses Tulipes et le Roi s'adonna lui aussi aux plaisirs du jardin en bêchant régulièrement sa femme dans le lit conjugal. Leur harmonie sexuelle était telle que leurs ébats retentissaient pendant des heures dans le château. Combien de façon extravagantes de faire l'amour n'avaient-ils pas inventé chaque nuit ! Ils s'aimaient plus que tout, et comme aucun moyen de contraception n'avait été inventé à l'époque, ils eurent beaucoup recours à l'avortement pour éviter d'avoir à s'occuper d'éventuels enfants.

Ils vécurent donc heureux tous les deux dans la paix et dans la jouissance, dans leur jardin et dans leur lit.

Inmedio

Samedi 17 septembre 2011 à 10:57

Petites histoires

 L'atmosphère est moite, humide, lourde, tropicale, les arbres exotiques et immenses entourent John de leurs majestueux troncs.

Les dangers de la forêt se font entendre et semblent à des kilomètres alors qu'il le sait : ils sont tout près. John est sur ses gardes, à tout moment, surtout quand il s'y attend le moins, un fauve peut surgir et lui ôter la vie en moins d'une seconde.


John sait qu'il survivra. Il a tout appris au camp d'entraînement et il a l'assurance d'un guerrier maori doublée de la force d'un gorille chef de clan. John était le meilleur de son équipe et d'ailleurs c'est bien pour ça qu'il en est le seul survivant. Ce matin, John s'est réveillé seul au milieu du campement dévasté et il a compris que tout dépendait de lui, maintenant. Chaque pas qu'il fera le mènera à la vie.. ou à la mort.



John avance prudemment. Il ne tremble pas, il est vigilant comme un herbivore traqué, il est silencieux comme un carnivore en chasse, il fait corps avec la nature et il sait qu'il survivra.

Soudain, une branche craque, puis une autre. John se retourne, vif comme l'éclair, la machette brandie au dessus de sa tête. L'adrénaline accélère les battements de son coeur. Il court, tranche des lianes, fuit le bruit du danger à ses trousses, trouve refuge dans des racines. Il est vivant. Pour le moment, John survit. Mais pour combien de temps encore ?


La nuit commence à tomber.
La sueur a refroidi le corps épuisé de l'aventurier. Il ne sait pas ou dormir. La sécurité n'existe pas. Le désespoir l'envahit. Maintenant, John sait où il est : il est dans la jungle, et il va mourir. Il s'assied calmement par terre, pose sa fidèle arme au sol et commence à prier pour son salut. Il pense à sa femme qui serait fière de lui, à ses enfants qu'il aurait voulu voir grandir...



Une larme coule de l'oeil triste du héros. Il a abandonné tout espoir de revoir les siens. John commençait à s'allonger pour fermer une dernière fois les yeux lorsque soudain, la civilisation se fit entendre. L'espoir de revoir sa famille le nourrit en un instant d'un dernier souffle, la fureur de vivre l'habita de nouveau, il se leva, attrapa sa lame et, fièrement, avança droit devant lui, et sortit du parc Aventureland en saluant les vigiles qui refermaient les grilles de la Forêt De La Survie derrière lui.

Inmedio

Mardi 13 septembre 2011 à 11:39

Petites histoires

Ce matin-là, Je me suis réveillée avec une drôle d'impression : tout était calme dans l'immeuble.

D'habitude, on entend toujours les voisins tellement les murs c'est que du carton-plume ! En me levant, j'aurais du logiquement subir les engueulades de la mère du beau Samuel-qui-voulait-pas-faire-médecine qui lui répétait "Ti siras un siper midicin mon fiss !" avec un accent Yiddish.
J'aurais du entendre chanter la voisine du dessus : même si elle écoute des chansons médiocres, elle a une voix magnifique, et pour rien au monde je ne l'ai loupée depuis mon emménagement. J'aurais du aussi entendre la salope de concierge se faire sauter par le facteur au rez-de-chaussée, toujours à la même heure, toujours le même temps, toujours les mêmes cris : mon réveil-matin après l'heure, quoi. Et puis le chien de l'appart' d'en face aurait fait entendre qu'il voulait son petit dej', bordel !


Mais là non, rien de rien. Il sont quand même pas tous partis à Paris pour le défilé, quand même !


J'ai mis du temps à sortir de mon lit, à trouver ma nuisette négligemment jetée dans la nuit (tellement j'étouffais de chaud), et à sortir enfin de ma chambrette. Direction la deuxième pièce de mon deux-pièces : la cuisine. J'ai pas faim de toute façon, j'ai jamais faim le matin. Mais je me force pour la santé. Allez hop, une tartine de jus d'orange, et un bon verre de margarine ! La brosse à dents m'attend à son emplacement habituel pour le va-et-vient habituel. La radio fonctionne toujours pas, je sais pas ce qu'il a ce bouton, mais depuis que je l'ai enfoncé, il veut plus ressortir...

Ayant fait un chemin certain dans ma tête, la pensée que j'étais désormais seule au monde, unique survivante d'un cataclysme, était devenue tout à fait acceptable, et même géniale : je me suis mise à hurler, à sortir le plus grand cri possible de mes poumons, pour le fun. J'ai même recommencé trois fois, ça me faisait du bien ! Et puis, bon, on s'en fout de la nuisette ! Il fait chaud ici en juillet. Si je suis seule au monde, aucun pervers pour me mater à la fenêtre !

Je suis quand même allée regarder à la fenêtre. On sait jamais.



Aucune voiture dans la rue. Je ne voyais personne non plus, le désert total. Et l'immeuble d'en face semblait vide. En ouvrant, j'ai constaté que la rue était non seulement déserte mais aussi horriblement silencieuse. J'en avais des frissons d'effroi. Normalement c'était toujours animé, même le lundi matin, y'avait vraiment un truc qui clochait, aujourd'hui.

Bon, tant mieux, je suis seule au monde : à bas la nuisette ! C'était une vraie libération de se balader en culotte dans mon deux-pièces-sauna, c'était comme faire la folle à une vieille soirée pyjama de collégienne, ça m'émoustillait !


Toute contente, j'ai mis un coup de peigne dans mes cheveux (par pur réflexe en fait) et puis je suis sortie sur le palier. J'ai dégringolé les escaliers pieds nus.

J'en rêvais ! C'était comme LE jour où mes rêves se réalisaient : être seule au monde, me balader toute nue sans avoir peur du regard des gens, magique, quoi ! Alors voilà, j'ouvre la porte de l'immeuble et là je vois tout le monde crier : "Joyeux anniversaire surprise, Sophiiie !"

Inmedio

Lundi 12 septembre 2011 à 8:33

Petites histoires

 Il était une fois un lampadaire que nous oublierons (malheureusement pour lui) à la fin du paragraphe. Il était néanmoins toujours une fois ce lampadaire qui, au milieu d'un petite rue sombre, éclairait le bitume et les chapeaux des rares passants d'une lueur assurée mais pâle et jaunâtre.


Ce n'était pas une rue très fréquentée, mais ce soir, tout un cortège s'y engouffrait en chantant des chansons paillardes à tue-tête. Un agent de police qui passait par là leur dit qu'il devraient fermer leurs gueules s'ils voulaient pas se faire arrêter et, comme ils la fermaient pas vraiment, hé ben ils les arrêta.

Inmedio

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