InMedio - La Vérité est au Milieu. Mais pas trop.Des articles drôles (mais pas trop), des sujets importants (mais pas trop), un style épuré (mais pas trop), un sens critique aiguisé (mais pas trop).. Vous l'avez compris, ce blog, sans cesse à la recherche du Juste Milieu, va dans le sens de la modération (mais pas trop).Cowbloghttp://inmedio.cowblog.frWed, 10 Sep 2014 23:18:21 +0200180Prequel (1)Wed, 10 Sep 2014 23:18:00 +0200Wed, 10 Sep 2014 23:18:00 +0200http://inmedio.cowblog.fr/prequel-1-3268548.htmlInmedio
Cette nuit-là, ça allait très, mais alors vraiment très -très- très mal. VRAIMENT. (NdlA : et je pèse mes mots !)
Pour faire simple, j'avais réussi à rater complètement ma vie en une journée : des catastrophes du matin jusqu'au soir.

J'avais pourtant tout prévu : faire le ménage chez moi, rappeler de toute urgence le notaire, rejoindre les collègues au restau, prendre rendez-vous chez le kiné pour mes lombaires, revoir les dossiers de la semaine, les envoyer, manger quelque chose et retrouver les gars au Big'sBar pour passer une bonne soirée.

Mais voilà : quand j'ai voulu allumer la lumière ce matin, rien. Pas de lumière.
Bon, petite coupure ? Pas grave.
Mais au compteur, rien d'anormal. C'était déjà pas normal.
Un fusible, alors ? Peut-être.
Mais les fusibles étaient comme n-
BAOUM !
Putain c'était quoi ce bruit ?!


Dehors en chaussons, je restais bouche bée devant ce que mes yeux peinaient à voir : les techniciens du réseau électrique nous enlevaient tous les fils à coup de plastique explosif dans le sol et dans les poteaux qui, normalement, soutiennent ces affreux mais utiles filaments noirs chargés en énergie.
Je suis rentré sans même me demander pourquoi en me tenant le dos d'une main et me grattant les cheveux de l'autre, puis j'ai machinalement allumé l'aspirateur et commencé à le passer...

Pour me rendre compte que, même branché, le bougre ne fonctionnerait pas.
Et là j'ai compris un truc : Je venais de voir des techniciens plastiquer le réseau électrique et mon cerveau en a déduit que je n'avais plus d'électricité.

Merde alors.

Je vais pas pouvoir faire le ménage.
Je vais pas pouvoir rappeler le notaire.
Je vais pas pouvoir prendre rendez-vous chez le kiné.

Merde de merde. Vite, trouve une solution... Tant pis pour le ménage. Et j'appellerai le kiné et le notaire demain... Non pas demain c'est dimanche, et le notaire voulait que je le rappelle avant lundi. Merde. Bon, j'irai le voir à son cabinet directement...

Voilà, je ne sais plus où j'en suis. J'ai ni vu les collègues ce midi, ni vu les gars tout à l'heure et ma vie n'a plus aucun sens, maintenant.


Mais que diable est-il arrivé au héros ? Va-t-il se sortir de cette impasse ou bien commettre l'irréparable ?
Vous le saurez dans un prochain épisode !
]]>
SequelFri, 29 Aug 2014 18:31:00 +0200Fri, 29 Aug 2014 18:31:00 +0200http://inmedio.cowblog.fr/sequel-3268238.htmlInmedioPourquoi les cliffhangers fonctionnement-ils si bien ?
Comment diable tous les "titre-de-film-très-plaisant 2" sont-ils tellement décevants ?
.
.
.
.
.
.
.Note secrète n°5 : refaire les stocks de lettres invis
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.

Qu'est-ce qu'une ellipse ?
Pourquoi ne reviens-je écrire sur ce blog qu'aujourd'hui ?
À part "jouer un mauvais tour à Sacha", quel est le sens profond de l'éternel retour de la Team Rocket ?

Vous le saurez dans un prochain article...
]]>
Fenêtre sur radiateur.Wed, 09 Nov 2011 19:06:00 +0100Wed, 09 Nov 2011 19:06:00 +0100http://inmedio.cowblog.fr/fenetre-sur-radiateur-3149883.htmlInmedio Être seul c'est bien, des fois. Juste avec une petite voix dans ma tête qui dit "Françaises, Français, Belges, Belges..."
Des fois.




Tout seul dans cinq mètres carrés. Une porte, des chaises, une table, deux prises, deux néons, et un radiateur sous une fenêtre.
Putain, mais sérieusement : je suis le seul à trouver ça débile de placer une fenêtre au dessus d'un radiateur mural ? (où à la rigueur l'inverse, oui, si vous y tenez)
On m'avait dit autrefois : "C'est pour économiser de la place dans la pièce, mais tu comprendras quand tu seras grand." J'ai grandi, mais sans comprendre, et maintenant j'en souffre à chaque fois que je me prends à imaginer qu'une personne humaine a trouvé ça pratique de compiler verticalement de bas en haut un radiateur puis une fenêtre.
Sans vouloir te prendre pour moins con que tu ne l'es, lecteur, je vais zappeur un absolument-pas-nécessaire rappel des fonctions respectives de la fenêtre et du radiateur.

C'est pas tant l'emplacement des fenêtres qui me gêne, en fait, de par sa banalité plus que consternante depuis que l'esthétique architecturale est morte dans le cercueil du baron Haussmann, mais c'est plutôt celui des radiateurs. Leur  but n'a jamais été, je tiens à le rappeler, de faire joli où que ce soit (sauf pour conquérir le monde, mais ne dites à personne que je vous en ai parlé, hein), et qui se définit bien trop souvent par cet absurdité du : "sous la fenêtre". Non mais regardez-le trôner fièrement ce con de radiateur ! Aaaaah il est content, hein, y chauffe y chauffe, et pis l'air y monte (parce que l'air chaud monte, en fait, ceux qui vous ont dit le contraire vous ont menti) et ...


 
Et... QUOI ?
 


Et l'air chaud (j'ai peine à le croire moi-même mais il le fait), il vient se coller à la vitre froide et faire (même pas de la buée... à la limite, ça aurait pu être marrant, de la buée, mais NON, même pas en rêve, je vous dis !) de l'air froid.
Tiède à la rigueur. Et on a aussi du coup très bêle vitre tiède (mais sans buée) qui est en contact permanent avec l'extérieur (ou ça a l'air scientifique comme ça mais je m'en tiens au strict minimum : la fenêtre a un côté à l'intérieur de la pièce et un autre côté à l'extérieur, voilà tout). Elle peine donc à rester tiède tout le temps et tend inlassablement vers le froid.

Là y'en a qui commencent à piger un truc sacrément énervant. Oui je sais que c'est très énervant mais, maintenant que vous ressentez ça vous aussi, vous me comprenez.


Maintenant j'aimerais m'adresser au Dieu des plombiers-chauffagistes et à celui des fenêtres (qui doivent pas bien s'entendre) : 
Les gars, si vous aussi vous essayez de comprendre, je dois vous dire que c'est foutu : écoutez, le monde entier s'en bat méchamment les couilles, vous voyez bien qu'on est que nous trois... Allez, c'est pas grave, on fera mieux la prochaine fois. Bisous.




Mais les gens ont tort de s'en foutre. Je sais de source sûre qu'en décalant un peu un radiateur on peut, certes en gaspillant énormément de place puisque l'espace sous la fenêtre désormais vide ne pourra jamais accueillir une commode ou à la rigueur un fauteuil pour lire un bon livre à la lumière du jour, et que l'espace libre jadis vide est maintenant comblé par le radiateur mural que nul tableau aux dimensions réduites, nulle étagère-pour-ranger-des-bouquins-qu'on-n'aurait-de-toute-façon-pas-lus ne pourront surplomber de manière ou purement décorative, on peut disais-je, économiser de la place et de l'argent.

 
 
 
Je ne sais pas pourquoi, mais les gens
semblent intéressés quand il s'agit
d'économiser de l'argent...
Peut-être qu'ils n'en gagnent pas assez.



Je disais donc qu'avec ma petite conception des choses, toi, lecteur, dès maintenant, tu peux toi aussi gagner de l'argent ! (ou plutôt "éviter d'en prendre", mais j'aime ce raccourci de la communication pouvant transformer une non-perte en gain qui rend la vie plus belle, toujours plus belle)

Hé oui !
Le radiateur n'étant plus contraint de tiédir la vitre de la fenêtre à longueur de journée, figure-toi qu'il peut pleinement faire le travail pour lequel l'a conçu Luigi et donc te f... Oui alors, à ceux qui ont entendu dire que Mario était le Dieu les plombiers-chauffagistes, je vous le dis tout net : on vous a menti. en vrai c'est juste son frère (Je sais que c'est extrêmement triste mais mouchez-vous ailleurs que dans la cravate de votre voisin) ...et donc te faire faire des économies considérables par rapport au gouffre financier sans fond que représente la superposition la plus absurde de l'histoire de l'humanité après "la femme sur l'homme" (on ne m'ôtera pas de l'idée que cet ordre est proprement absurde d'un point de vu technomoteur, point de vue sans doute défendu et inculqué par les militantes féministes qui ne nous considèrent nous les hommes plus que comme leurs inférieurs à elles. Messieurs, révoltons-nous ! Qui le fera, sinon ? Aux armes !) cette superposition absurde qu'est la fenêtre sur le radiateur.

en tout cas, on dira ce qu'on voudra, mais cinq mètres carrés, ça chauffe vite avec le radiateur à fond !




J'vais aller ouvrir la fenêtre, moi, histoire de faire de l'air frais...



]]>
Sans intérêt particulierTue, 11 Oct 2011 21:13:00 +0200Tue, 11 Oct 2011 21:13:00 +0200http://inmedio.cowblog.fr/sans-interet-particulier-3143466.htmlInmedio Il était une fois une femme sans intérêt particulier qui habitait dans un quartier sans intérêt particulier d'une ville qui n'avait aucune espèce d'importance.

Elle avait un métier sans intérêt particulier et vivait sa vie sans intérêt particulier.

Au jour le jour, en fait. Son mari, dont le prénom 
est sans intérêt particulier, lui faisait l'amour tous les samedi soir sans intérêt particulier et s'endormait tout de suite après et faisait des rêves qui n'avaient aucune espèce d'importance.

La femme, elle, ne dormait pas car elle souffrait d'une petite insomnie, mais sans intérêt particulier, donc elle ne s'en préoccupait pas plus que ça.

Un jour, une péripétie sans intérêt particulier vint mettre un peu d'action dans la vie sans intérêt particulier de ce couple qui 
n'avait aucune espèce d'importance

Ils se séparèrent le lendemain même, mais cela 
n'avait aucune espèce d'importance pour la femme, car elle s'inscrivit immédiatement sur un site de rencontre en ligne, comme ça, sans intérêt particulier, pour y passer ses nuits.

Des gens sans intérêt particulier lui demandaient des choses sans intérêt particulier avec sa webcam et elle les faisait.

En échange, elle devait recevoir une somme d'argent qui 
n'avait aucune espèce d'importance et qu'elle n'a jamais reçu.

Plus tard elle a compris qu'elle s'était fait avoir, mais tout ça n'avait aucune espèce d'importance.





Si vous trouvez que cette histoire était sans intérêt particulier,
sachez que pour moi votre avis n'a aucune espèce d'importance.
]]>
Le ChevalWed, 05 Oct 2011 15:45:00 +0200Wed, 05 Oct 2011 15:45:00 +0200http://inmedio.cowblog.fr/le-cheval-3142127.htmlInmedioC’est l’histoire d’un cheval qui ne savait pas nager. 

Il était bien triste de ne pas pouvoir traverser les rivières avec le reste de la horde et même qu’il les obligeait à trouver des ponts pour que lui il traverse. C’était  vraiment très compliqué de trouver des ponts solides dans la grande immensité du désert nord-américain, et le chef de la horde des chevaux en avait pluôt marre au bout d’un moment.


Un jour il décida donc d’en parler, juste après le dîner, au grand shamane de la horde, celui qu’a des tresses partout dans ses poils soyeux et jolis. On disait depuis des années et des années qu’il avait des pouvoir magiques ! Le cheval principal, que nous appelleront Héros par souci d’obectivité, a donc pris rendez-vous avec le shamane, celui qui a tout plein de tresses dans sa crinière à lui, et dit :


- "Ô grand shamane, je suis bien triste de ne pas pouvoir traverser les rivières avec le reste de la horde, même que je vous oblige toujours à trouver des ponts pour qui moi je traverse ! je culpabilise tellement !" 
Il se mit à pleurer comme une rivière et bientôt le box du shamane se retrouva tout innondé. 



Seul le shamane a survécu.


]]>
Cocorico...Tue, 04 Oct 2011 20:12:00 +0200Tue, 04 Oct 2011 20:12:00 +0200http://inmedio.cowblog.fr/cocorico-3141938.htmlInmedioBon. Les langues.

Grand mot, ça, tiens, la "langue" : C'est le moyen de communication commun à un grand groupe, qui permet non seulement l'échange d'information, mais aussi une affirmation ethnique et culturelle, une identité au sein de ce grand village qu'est le monde, n'est-ce pas ?



Il faut savoir qu'il existe plusieurs centaines de langues dites "vivantes" (parce qu'elles sont encore utilisées) et encore plus de langues "mortes" (le latin étant parlé couramment par quelques personnes, je refuse de le qualifier de langue morte). Toutes ces langues découlent plus ou moins toutes de trois ou quatre "langues originelles" ou un truc mystico-crypto-bizarre du genre.



Parler, utiliser une langue, c'est comme épouser ces choses mystiques sans s'en rendre compte, que ce soit notre langue naturelle ou une autre apprise plus tard. On ne peut pas nier, quand on parle une "autre langue", qu'il y a un étrange sentiment d'être ailleurs que chez soi, la bouche ne bouge plus de la même façon, et ça met en quelque sorte mal à l'aise. On entre dans le campement de la tribu d'en-face...



La langue française classique et bien belle, bien compliquée aussi, mais relativement plate et molle quant à l'accentuation. Sur ce point, je voulais revenir sur une pensée commune, une idée reçue selon laquelle la jeunesse détruit cette belle langue qui est la nôtre. Bien que toutes ses règles et expressions compliquées ne soient pas bien passionnantes à apprendre, et que l'abandon se fasse dès que la maîtresse a commencé le cours sur le complément d'objet direct, la jeunesse de tous temps (pas que la nôtre d'aujourd'hui, heureusement) s'approprie cette langue et s'y identifie afin qu'elle campe chez elle, et pas chez les autres. La jeunesse a toujours créé son propre petit campement en marge du modèle pour que les jeunes y soient à l'aise entre eux.



De nos jours, ce qu'on peut se féliciter d'appeler un "brassage ethnique" a joyeusement bousculé cette langue française trop plate pour lui faire faire des accordéons : 
des onomatopées cocasses, une grossièreté réinventée, un phrasé fort et expressif, des mots aux sens pointus à l'extrême comme des polysémies immensément riches viennent tuer d'effroi de mauvais néologismes inutiles, une prétention rigoureuse et élitiste, des euphémismes timides et un parlé fade.



Cependant, quand le campement annexe doit un jour revenir dans le campement principal, les jeunes ne connaissent que leur langue, pas l'autre, qui est devenue étrangère et gênante. L'option "campement des jeunes" étant révolue il faut évoluer dans un monde d'étrangers, un monde hostile et bizarre, qui n'a pas les mêmes codes.



C'est une grande défaite de notre pays à mon humble avis que de ne pas comprendre que ce clivage est grand, qu'il doit le rester mais que des liens doivent être créés entre les camps en marge et le camp principal.
L'échec scolaire ne vient de personne sinon d'en haut, de tout en haut, de si haut que l'on ne s'y sent pas concerné ; d'un tout autre campement, en fait, qui influe aveuglément sur les autres. Il a ses codes, mais ne connaît pas ceux des autres, en somme un océan culturel les sépare.
L'échec scolaire, qui fait que la jeunesse a été en majorité condamnée a rester dans son campement marginal, est dû à une pensée dogmatique et cloisonnée qui condamne la moindre ouverture en murant à l'aide de lourdes briques des brèches picoscopiques ouvertes avec peine par de dangereux réfractaires à l'ordre qu'il est indispensable de réprimer.



Mais je ne veux pas faire d'avantage de politique, ceci est un blog qui énonce la vérité, toute la vérité rien que la vérité. Ceux qui ne sont pas d'accord ont tort. Point.



Et que personne ne lance de débat dans les commentaires, ne serait-ce que pour me faire plaisir. Non mais ho.

]]>
Pour faire originalSun, 02 Oct 2011 14:46:00 +0200Sun, 02 Oct 2011 14:46:00 +0200http://inmedio.cowblog.fr/pour-faire-original-3141442.htmlInmedio.
.
.
.

.Les plus malins réussissent à voir que c'était louche, un article tout blanc.
.

.
.
.
.Les autres me maudissent en commentaire.
.
.
.
.
.J'avais pas d'inspiration !  Ce sont des choses qui arrivent ...

.
.
.
.
.L'angoisse de la page blanche, tous les écrivains connaissent ça. C'est terrible, cette sensation d'être vide et flétri, complètement creux et sans rien à dire. Alors vous me direz que je raconte quand même des choses, mais bon c'est bien pour le dire, sinon je le dis pas ! Et si je disais pas tout ce que je dis, où irait le monde, je vous le demande, moi !
.
.
.Pour les petits malins qui ont su venir à bout de cette terrible énigme, toutes mes plus sincères félicitations, vous avez réussi à voir ce que j'ai écrit dans cet article, bravo !
.
.
.Pour les autres, hé ben cherchez encore, vous êtes vraiment pas loin, hein !
.
.
.
.

]]>
Être dans le vent, c'est une ambition de feuille morte.Fri, 30 Sep 2011 12:58:00 +0200Fri, 30 Sep 2011 12:58:00 +0200http://inmedio.cowblog.fr/etre-dans-le-vent-c-est-une-ambition-de-feuille-morte-3141109.htmlInmedio "Les vrais écolos, eux, ils se promènent avec une plante en pot dans les bras." Pensa-t-il en regardant passer les mauvais néo-hipppies dans le jardin du Luxembourg. 


Assis sur un banc depuis ce matin 8h34, monsieur attendait madame, à qui il avait donné rendez-vous. Pour faire passer le temps, il regardait les hommes passer, les traitant de cons tout bas, regardait les femmes passer, les traitant de putes tout bas, regardait les asiatiques passer, les traitant de touristes tout bas, regardait les européens passer, les traitant de racistes tout bas. 





Elle était dans le métro et elle maudissait toute la RATP dans son ensemble parce qu'elle était en retard. Elle sentait l'acier et le tabac froid, la poussière et le prolétaire.
En regardant sa montre, elle vit les deux aiguilles pointer à gauche : neuf heures moins le quart.
Elle était en retard de trois quart d'heure
et elle en était encore à Châtelet.




 
"Tiens ! Une canette même pas ouverte !"
S'étonna Jean-Charles qui fouillait dans les poubelles du parc, "C'est dingue, les gens, ils jettent du Coca sans même le boire !.. bah au moins ça me fera de quoi boire !"
Et il ouvrit la canette en s'asseyant sur un banc. Un homme triste était assis sur le même banc, juste à côté, la tête dans les mains. Il sanglotait.

- "Tout va bien monsieur ? demanda Jean-Charles.
- Bof, non... dit l'homme en reniflant bruyamment, ma femme m'a quitté hier soir et regardez, il se passe la même chose sur le banc d'en face : ils s'engueulent... Alors moi je repense à ma femme et ça me rends triste, vous comprenez ?
- Ah ouais je vois... mais ça fait longtemps qu'ils sont là, eux ?
- Pas vraiment, ça doit faire dix minutes...




 
- J'en ai ras le bol de tes retards ! Tu m'emmerde, t'as jamais pu être ponctuelle ! Même quand on veux parler d'Amélie, comme maintenant, ben tu te démerde pour prendre le métro à la bourre ! Non mais on dirait que t'en a carrément rien à foutre !

 
- Chéri, je viens de t'expliquer ces problèmes de métro, je vois pas comment te faire comprendre que voilà, je suis désolée, je me suis pas préparée, et j'ai un peu de retard, écoute chéri, je suis vraiment désolée..."






- Si c'est pas pitoyable : regarde comment elle l'allume, elle dit qu'elle est désolée mais ses yeux disent "ho oui ! fais-moi l'amour !", commentait Jean-Charles en buvant. Il la montrait du doigt de la main qui tenait la canette. Non mais ils savent plus se parler les gens, z'avez vu ça ?
- hmm... elle me disait la même chose, ma femme.
- Oh euh... pardon.
- Pff ça va, on va pas s'excuser non aussi !"
Jean-Charles et l'homme triste riaient de bon coeur.

Un coup de feu se fit entendre et ils s'arrêtèrent tout net.
Madame était debout, un revolver au bout du bras tendu qui venait d'assassiner son futur ex-mari.
- "AH ! TU M'ENGUEULE MOINS ! TU M'ENGUEULE MOINS, LÀ, CONNARD !" Répétait-elle en tremblant. Elle ne bougeait pas et regardait fixement le massacre : La balle, tirée presque à bout portant avait calciné une moitié et arraché l'autre moitié du visage de son homme, tous les membres étaient restés tétanisés en position de protection pendant une seconde puis sont retombés inertes sur le banc, virant au rouge vif. Elle en avait aussi sur sa veste bleue et son pantalon blanc : une giclée de sang franche et racée avait signé le crime sur ses vêtements.






- "Ho Putain y s'est passé quoi, là ? Y s'est passé quoi putain de bordel de merde ! Elle l'a tué, elle vient de le tuer, putain, c'est pas croyable ! Merde, mais qu'est-ce qu'elle a fait, elle l'a tué, bordel !" débita Jean-Charles, stupéfait. L'autre ne disait rien, il regardait fixement le cadavre. Sans rien dire, il se leva et alla vers elle prudemment.

 
- "Qu'est-ce que j'ai fait ? Ho mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait ?" Disait-elle tout bas. Elle s'arrêta quand l'homme triste s'approcha.

- "J'ai tout vu. J'ai vu votre différend avec votre mari, je vous ai vu sortir cette arme de votre veste, je vous ai vu tirer de sang froid, croyez-moi, vous savez très bien ce que vous venez de faire."
- Ho mon Dieu, je l'ai tué ! C'est affreux... Ho mon Dieu..." Elle semblait paralysée, répétant inlassablement la même chose.
- " Croyez-moi, je vous comprends, madame. J'ai fait la même chose avec ma femme hier soir."
]]>
La RumeurThu, 29 Sep 2011 18:36:00 +0200Thu, 29 Sep 2011 18:36:00 +0200http://inmedio.cowblog.fr/la-rumeur-3140970.htmlInmedioElle est sale, elle est glauque et grise, insidieuse et sournoise, d'autant plus meurtrière qu'elle est impalpable. On ne peut pas l'étrangler. Elle glisse entre les doigts comme la muqueuse immonde autour de l'anguille morte.


Elle sent.

Elle pue.

Elle souille.


C'est la rumeur.


(...)


La rumeur, c'est le glaive merdeux souillé de germes épidémiques que brandissent dans l'ombre les impuissants honteux. Elle se profile à peine au sortir des égouts pour vomir ses miasmes poisseux au brouillard  crépusculaire des hivers bronchiteux.


(...)





Pierre Desproges, La rumeur, Chroniques de la haine ordinaire, 1986

lien de la chronique complète -> http://www.youtube.com/watch?v=3gTr2Fu7_10
 
]]>
Le talent, ça se trouve pas au supermarché !Tue, 27 Sep 2011 20:15:00 +0200Tue, 27 Sep 2011 20:15:00 +0200http://inmedio.cowblog.fr/le-talent-ca-se-trouve-pas-au-supermarche-3140510.htmlInmedioBoudiou, bonsoir mes ptits bouts !


Comment qu'ça va-t-il ?


Ha c'est formidable de tenir un blog comme ça, comme je le fais moi, mais j'ai pas envie de payer alors, vous vous tapez les pubs, vous avez pas de vidéo ni d'image pasque "la flemme" et en plus je parle même pas de ma vie, alors ce soir j'ai décidé que tout ça, ça changerait, et que j'exprimerai enfin du talent !
Mon Talent !


Oui.


Du talent comme vous z'en n'avez jamais vu, même le ménestrel-qui-jouait-trop-bien-du-banjo-au-mariage-médiéval-de-Sandy-Prescovic, il me dépasse même pas dans ses stats de talent, du talent comme vous z'en n'avez jamais lu, parce que même Vict.. heu Balz.. non.. hmm J.K.Rowling (qu'a même pas de rue à son nom, s'trop la honte de pas avoir une rue à son nom quand on est riche comme elle ! Moi j'me suiciderais à sa place, si j'avais pas de rue à mon nom. 'fin bon.)
Même elle, elle a pas assez de talent et d'originalité pour espérer rivaliser avec mes mycoses plantaires ! (quant à "m'arriver à la cheville", c'est hors de propos, c'est limite grimper l'Everest par la face Nord avec des tongs, autant vous dire qu'il en faut un paquet, de talent, pour faire ça.) Bref du talent. 




Alors mes enfants, qu'est-ce que c'est "le talent" ?




Si j'avais mon original du Sacre de Napoléon ici en France, je vous aurais montré que le talent c'est de réussir à le caser dans sa chambre : au plafond !

Personne, avouez que personne avant moi n'a jamais eu l'idée de foutre les plus belles oeuvres d'art du monde au plafond, à part deux fous dans une blague aussi drôle que célèbre et difficile à raconter avec subtilité (vous savez, la blague du fou qui repeint son plafond, et puis l'autre fou qu'arrive et qui lui dit "accroche-toi au pinceau j'enlève l'échelle!" ? VOUS LA CONNAISSIEZ PAS ? Ha ben raison de plus pour que je vous la raconte. Alors tenez-vous bien, parce qu'elle est exquise, j'étais mort de rire quand je l'ai entendue la première fois. Alors voilà. C'est deux fous, donc y'en a un qui est en train de repeindre son plafond, là tranquille, hop, et donc le deuxième arrive, et comme ils sont copains de cellule, il le tutoie, et il lui dit comme ça :  "hé, accroche-toi au pinceau, pasque j'enlève l'échelle, là") , à part dans cette blague, disais-je il y a vingt minutes quand vous ne riiez pas encore à en pleurer à chaudes larmes, à part dans cette blague, personne n'est assez fou ou assez génial (mais les fous ne sont-ils pas des génies incompris, et inversement ?) pour mettre de l'art au plafond : chez mes amis de bon goût du Louvre, on met ça aux murs, ça faisait un meilleur profil à leur petite Joconde.

Très sympa, ce tableau, d'ailleurs.

Bref chez moi j'ai mis ça au plafond, et ça rend très très bien.


Si j'avais de quoi m'enregistrer en direct-live, je vous aurais montré en cinq-six minutes comment composait Wolfgang, et j'aurais interprété deux trois trucs de lui pour vous montrer que je sais assez bien jouer ses audacieuses compositions.

Si j'avais du temps je vous aurais fait à manger, un petit repas bien de chez moi, mais là j'ai pas le temps, j'ai plus faim qu'autre chose.

Et bouffer c'est mon talent d'Achille. Donc tant pis pour vous, peuple non-élu, je m'en vais là ou mon estomac me guidera car, comme on dit très bien chez moi : "Ventre faim n'a pas d'oreilles."


(Rassurez-vous, on dit aussi qu'on a "l'estomac dans les talents")


]]>